Perte d’audition : mieux entendre pour mieux nous écouter

Nous sommes plus de 6 millions à en souffrir, mais nous en parlons peu tant la perte d’audition nous touche dans ce que nous avons de plus intime : notre relation aux autres et à nous-mêmes. Pourtant, la perte auditive peut souvent être prise en charge. Un pas parfois difficile à franchir qui participe toutefois à l’amélioration de notre qualité de vie, mais aussi à retrouver confiance et estime de nous.

Nos sens sont au cœur de notre relation à l’autre. La parole, transmise par la bouche, le cœur du goût, exprime nos besoins, nos envies, nos émotions, nos sentiments. La vue et le toucher les appuient. L’ouïe les reçoit, y répond, les partage. Ces échanges sensoriels sont si naturels que nous finissons par ne plus y prêter attention. Pourtant, quand l’un de nos sens est affecté, c’est tous nos liens qui le sont aussi. Et la perte d’audition ne fait pas entorse à la règle…

Quand la perte d’audition nous exclut

Quelles que soient les causes de l’hypoacousie, qu’elle soit soudaine, liée à un traumatisme sonore, à une maladie ou à l’âge (on parle alors de presbyacousie), la perte auditive nous freine dans notre compréhension réciproque, nous empêche d’enrichir ce lien si précieux que nous avons aux autres, et parfois même de trouver notre place dans notre entourage. Et pour cause : quand un environnement bruyant nous contraint à ne plus pouvoir suivre une conversation, nous sommes souvent mis au ban de l’échange et, par la même occasion, du lien qu’il contribue à nourrir.

La perte auditive : de l’incompréhension à l’isolement

Si elle ternit notre relation à l’autre, ce n’est pas seulement parce que la perte d’audition limite les interactions. Elle nous confronte aussi à l’incompréhension. Invisible, difficile à cerner, trop souvent dévalorisée par ceux qu’elle ne touche pas, la perte d’acuité auditive peut générer chez nous un sentiment de honte, à tel point que nous finissons parfois par nous exclure nous-mêmes plutôt que de nous confronter au regard de l’autre. Aussi minime soit-elle, la perte d’audition peut alors participer à notre isolement et à une perte d’estime de nous qui, à son tour, engendre d’autres difficultés. Repli sur nous-mêmes, apparition de symptômes dépressifs ou d’anxiété sont autant de maux qui eux aussi entament notre bien-être.

Dépasser nos croyances limitantes pour nous entendre et nous écouter

Pourtant, bien souvent, quand nous entendons moins bien, des solutions existent pour nous permettre de renouer avec les autres et nous-mêmes. La première d’entre elles : la prescription d’un appareil auditif adapté à notre perte d’audition. S’ils peuvent nous permettre de renouer sereinement avec des conversations, de retrouver le plaisir de certaines activités ou même de maintenir nos capacités cognitives, ils sont encore trop souvent associés, dans nos esprits, au vieillissement ou à la perte d’autonomie, et jugés inesthétiques ou trop onéreux. Notre priorité pour cheminer vers un mieux-être : en finir avec nos croyances limitantes, en osant (enfin) parler de nos pertes auditives avec un professionnel de santé d’abord, puis un bon audioprothésiste. Car bien choisis et bien réglés, ces appareils auditifs peuvent tout simplement nous changer la vie.

Pour aller plus loin :

• Le guide “J’entends mal ! Quelles solutions ?” de Surdifrance.
• Le site de l’Union des associations de personnes malentendantes et devenues sourdes.
• Les ressources de l’Assurance maladie sur la perte d’acuité auditive.